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Joshua Norman Haldeman

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Joshua Norman Haldeman
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Biographie
Naissance
Décès
Père
John Elon Haldeman (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Almeda Haldeman (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Winnifred Josephine Haldeman (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Scott Haldeman (d)
Edith Lynne Haldeman (d)
Maye Musk
Kaye Rive (d)
Angkor Lee Haldeman (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Elon Musk (petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata

Joshua Norman Haldeman était un leader canadien du mouvement Technocratie et le père de Maye Musk ainsi que le grand-père d'Elon Musk[1]. Il était également un des premiers chiropracteurs canadiens[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est né en 1902 dans le Minnesota[3],[2]. Sa famille déménage quelques années après au Canada, dans le Saskatchewan. Sa mère est la première personne à exercer la chiropraxie au Canada[4].

Il devient chiropracteur puis, après quelques années, quitte temporairement ce travail pour devenir agriculteur. Mais la Grande dépression, associée à une période de sécheresse, le conduit à la faillite. Il perd sa ferme. ll devient un membre fervent de la Fédération du Commonwealth coopératif, qui regroupe divers groupes socialistes, ouvriers et agricoles en faveur d'une plus grande implication de l'État dans l'économie afin d'aider les plus démunis frappés par la Grande Dépression. Il devient le président de ce parti politique au milieu des années 1930[3].

En 1936, il s'installe à Regina et devient l'un des dirigeants jusqu'en 1941 du Mouvement technocratique, qui croît que la démocratie a échoué en tant que philosophie politique et doit être remplacée par le gouvernement d'une petite élite d'experts en sciences[5],[3]. D'abord chef local dans sa région du Saskatchewan, il devient le plus haut responsable du Canada[3].

Il a repris son métier de chiropracteur, ce qui va lui permettre d'acheter une maison d'une vingtaine de pièces où il va vivre avec sa femme et ses quatre enfants, et il pourra même s'acheter un avion personnel[3].

Son parti est interdit pendant la seconde guerre mondiale par le gouvernement canadien. En effet, le mouvement technocratique s'est déclaré comme étant hostile à une implication du Canada dans une guerre « n'importe où en dehors de ce continent », et l'un de ses fondateurs s'est vanté que le mouvement technocratique était suffisamment puissant pour le Canada ne puisse entrer en guerre « sans la permission de cette organisation ». En réaction le gouvernement canadien, en 1940, utilise contre lui les mêmes pouvoirs de guerre utilisés pour interdire les principaux partis communistes et fascistes du pays : il déclare le mouvement technocratique comme étant un danger pour la sécurité[3].

Mais Haldeman continue malgré tout à s'impliquer dans la technocratie, ce qui lui vaut d'être reconnu coupable pour « distribution et publication de documents susceptibles ou destinés à interférer avec la poursuite efficace de la guerre, et susceptibles de susciter la désaffection à l'égard de Sa Majesté ». Il doit choisir entre deux mois de prison et une amende de 100 $ (plus les frais de justice). Il crée ensuite son propre parti politique, Guerre Totale et Défense, qui a peu de succès. En 1944, il rejoint le Parti Crédit Social, issu également des tourments de la Grande dépression, et qui prône une sorte de revenu de base universel. En 1945, il est élu chef local du parti provincial et un an plus tard, il est nommé président du conseil national, plus haut poste du parti. En 1946, le parti connaît un coup dur lorsqu'il est révélé que sa branche québécoise a publié des extraits des Protocoles des Sages de Sion. Lui-même exprime des opinions antisémites, affirmant par exemple que les Juifs ont créé l’antisémitisme pour s'attirer de la sympathie, et il valide les Protocoles, affirmant que le plan « s’est rapidement déployé au cours de la période d’observation de cette génération »[3].

Il déménage en Afrique du Sud en 1950, probablement séduit par l'apartheid après avoir rencontré un ministre anglican d'Afrique du Sud lors d'une foire commerciale internationale à Toronto[5]. Il affirme que le gouvernement sud-africain l'a encouragé à venir s'installer dans le pays en raison de ses positions antisémites : Haldeman professait que l'Afrique du Sud avait pour vocation de diriger la « civilisation chrétienne blanche » dans sa lutte contre la « conspiration internationale » des banquiers juifs et les « hordes de personnes de couleur » qu’ils contrôlaient. Le journal d'extrême droite Die Transvaler affirme que son arrivée en Afrique du Sud est une victoire pour l'apartheid en termes de relations publiques[3].

Son fils Scott Haldeman est un chiropracteur influent[2].

Il a écrit un pamphlet antisémite intitulé « La conspiration internationale pour établir une dictature mondiale et la menace pour l'Afrique du Sud » (The International Conspiracy to Establish a World Dictatopship & The Menace to South Africa)[6],[1].

Il est décédé en 1974 des suites d'un accident d'avion[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en-US) Jill Lepore, « How Elon Musk Went from Superhero to Supervillain », The New Yorker,‎ (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Keating Jr et Haldeman, « Joshua N Haldeman, DC: The Canadian Years, 1926-1950 », The Journal of the Canadian Chiropractic Association, vol. 39, no 3,‎ , p. 172–186 (PMCID 2485067)
  3. a b c d e f g et h Joshua Benton, « Elon Musk’s Anti-Semitic, Apartheid-Loving Grandfather » [archive], sur The Atlantic,
  4. (en) Ashley Turner, « Elon Musk comes from a family of entrepreneurs - here's who they are », sur CNBC, (consulté le )
  5. a et b Ira Basen, « In science we trust », sur CBC News,
  6. Joseph C. Keating, Jr et Scott Haldeman, « Joshua N. Haldeman, D.C., the Canadian years: 1926-1950 »
  7. « Elon's Grandfather - Part 4 », sur elonmusk.info, (consulté le )