La famille de Roquefeuil-Anduze, est une famille noble d'extraction féodale originaire du Languedoc. Issue de la Maison d'Anduze, l'une des plus importante famille de la région au XIe siècle, les Roquefeuil-Anduze ont pris part aux grand évènements de la région entre le XIe et le XIIe siècle.
De cette famille sont issus durant le Moyen Âge de nombreux chefs militaires en France et en Espagne ainsi que de nombreux prélats catholiques.
Cette famille battait sa propre monnaie dans les ateliers de Sommières.
La famille de Roquefeuil-Anduze est une branche cadette de la maison d'Anduze[2]. Elle est issue de l'union de Bertrand d'Anduze († v. /1171), seigneur du Luc, et d'Adélaïde, héritière de la première maison de Roquefeuil[2],[3]. Le contrat de mariage stipule que leurs descendants porteront le surnom maternel de Roquefeuil[4],[5].
Leur fils aîné, Raymond, est ainsi l'héritier du nom et des possessions de sa mère[4] et à l'origine de la seconde famille de Roquefeuil[6].
L'union, vers 1230, d'Isabelle/Isabeau, fille et héritière de Raymond II de Roquefeuil, de la branche aînée, à Hugues IV, Comtes de Rodez, fait passer la vicomté de Creyssel et les baronnies de Roquefeuil et de Meyrueis[7]. Arnaud Ier de Roquefeuil succède à son frère Raymond II en tant que chef de famille et continue la filiation de la famille Roquefeuil-Anduze.
En 1209, la croisade des albigeois est proclamée par l'église et vise les territoires du Languedoc. Directement menacé Raymond II se range alors aux côtés du comte de Toulouse. Excommunié, il fait amende honorable et prend la défense de son cousin le vicomte de Béziers auprès du Pape Innocent III qu'il interpelle directement en 1215. Pour son soutien envers le comte de Toulouse, Raymond II reçoit les terres de Breissac et de Ganges[4].
Arnaud II et Guillaume de Roquefeuil sont également mentionnés en 1369 dans la défense de leurs terres, le premier avec 28 écuyers sous ses ordres et le second suivi de neuf autres écuyers[10].
En 1361, Arnaud de Roquefeuil est capitaine de la ville de Montpellier et reçoit tout pouvoir sur les habitants de la ville pour fortifier et défendre la ville[10],[11].
En raison de ses actions auprès du Roi Jacques Ier d'Aragon, notamment dans la conquête des royaumes de Valence et de Murcie, il aurait été légitimé, par lettres patentes, en mai 1263[15].
Jean est l'héritier de la terre de Versols. Ses descendants rendaient hommage directement au Roi représenté par le sénéchal du Rouergue[16]. En 1658, ce rameau reçoit le titre de marquis. En 1766, s'éteint le dernier représentant en ligne légitime de ce rameau[17].
Rigaud de Roquefeuil, marié en 1411 avec Béatrix de Maffred, dame de Parlatges, fut l'auteur d'une branche puinée qui conserva la terre et le château de Versols[18].
Ce rameau s'éteignit en ligne légitime en 1756, avec Henri de Roquefeuil, seigneur de Saint-Étienne, son dernier représentant légitime. N'ayant pas contracté d'alliance, il fit le donation, contre une rente viagère[18], de tous ses biens en faveur de l'un de ses neveux, Joseph Bessodes (1717-1802), y compris de reprendre son nom, ses titres et les armes des Roquefeuil Versols[19], et il mourut trois ans après, le .
Soixante-dix ans après, son arrière-petit-neveu Louis-François-Hippolyte Bessodes, sera anobli et autorisé à joindre à son nom celui de Roquefeuil, par lettres patentes du roi Louis XVIII datées du [20]. Son fils Louis-Francisque-Hippolyte Bessodes de Roquefeuil, né à Montpellier en 1824, fut un peintre de paysages, aquarelliste et graveur à l'eau. Elève de Jules Laurens, il a participé aux salons de Paris en 1857 et 1863. Connu sous le nom de Francisque de Saint-Étienne, il signait « Saint-Étienne »[21].
On trouve pour la première fois dans les Filiations languedociennes d'Hubert de Vergnette de Lamotte, qu'Henri de Roquefeuil avait laissé de Marthe Rudel un fils naturel, Henry Roquefeuil, dont on ignore la date et le lieu de naissance, et qui mourut en 1775 à Saint-Étienne-de-Gourgas. De son mariage le avec Marie Audibert, sont issues six générations de médecins[18]. Le docteur Bernard Roquefeuil, né le à Lodève, professeur agrégé de Médecine à la faculté de Montpellier, a été le fondateur en 1978 d'un Centre anti-douleur au CHU de Montpellier. Il a publié La douleur chronique, Paris, Masson, 1988.
Melchor de Navarra y Rocafull (1626-1691), duc de la Palata et vice-roi du Pérou. Melchior de Navarra y RocafullInvesti dans la politique en Espagne, il s'opposa à don Juan José d'Autriche, qui s'appuyait sur les revendications des Aragonais pour pouvoir jouer un rôle politique[25]. Il fut nommé vice-roi du Pérou en 1681. Dès son arrivée dans la vice-royauté, il lança de grands chantiers destinés à recenser les populations indiennes et à les protéger des abus des curés doctrineros, chargés de les évangéliser, mais qui profitaient souvent de leur situation pour s'enrichir illégalement[26]. Ce dernier projet est à l'origine d'une querelle avec Melchor de Liñán y Cisneros, archevêque de Lima et précédent vice-roi[27]. Il est enfin responsable des fortifications des villes de Trujillo et de Lima. Il décéda de la fièvre jaune à Portobelo alors qu'il retournait en Espagne en 1691 et fut qualifié par Ricardo Palma du « plus vice-roi des vice-rois que connut le Pérou ».
Raimondo Perellos y Roccafull (1697-1720), grand maître de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem. Ramón Perellós y RocafullIl entra dès ses 16 ans dans l'ordre et est rapidement envoyé sur l'ile de Malte pour participer à la guerre contre les pirates berbères et la marine turque. Il s'illustre dans différentes batailles et reçoit différents honneurs dont la grand-croix de l'ordre. De 1689 à 1697 il fut commandant de Torrente, fonction lucrative qui lui permet de financer ses batailles. Le 7 novembre 1697, et sous le pontificat d'Innocent XII il fut élu à la tête de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem. Avant tout chef militaire, il se distingua en renforçant significativement la puissance de la marine de l'ordre et en introduisant un nouveau système de lois commerciales et navales. Ces travaux furent connus jusqu'à la cour de Russie qui dépêcha différents ambassadeurs[29].
Cette branche établie en Espagne s'est éteinte en ligne masculine en 1728[réf. nécessaire].
Plusieurs membres de la famille de Roquefeuil-Anduze ont occupé des fonctions importantes au sein de l’Église catholique, en Languedoc, aux XIIIe et XIVe siècles :
Delphine I de Roquefeuil, abbesse de Mègemont (1276-1298)[32] ;
Arnaud de Roquefeuil, ministre provincial des franciscains d'Aquitaine (vers 1285)[33] ;
Arnaud II de Roquefeuil, ayant quitté ses titres de Comtor de Nant et baron de Roquefeuil, devint franciscain à Montpellier vers 1290, puis supérieur du couvent de Lunel en 1294, puis supérieur du couvent de Castelnaudary ;
Delphine II de Roquefeuil, abbesse de Mègemont (1298-1321)[32] ;
Rause de Roquefeuil, abbesse de Nonenque en 1311, qui fait l'acquisition du château de La Peyre (1320) auprès de Déodat III, seigneur de Caylus[34] ;
Marquise de Roquefeuil, abbesse de Nonenque (1326)[35] ;
Braide de Roquefeuil, abbesse de Nonenque (1348) ;
d'Algues, de Castelnau et de Beauvoisin à Nant, de Cantobre, du Mona, de Caylus, de Roquelongue, de Peyrelade, de Combret, autre Caylus, de Creissels et de Roquefeuil, dans l'Aveyron ;
de Valgarnide, Aumessas, Esparron, Blanquefort, Belfort, Ussonas, Folhaquier, d'Aigremont, Valleraugue, L'Esperoux dans le Gard, ceux de Brissac, Saint-Bauzille de Putois, Montarnaud, Le Pouget, Lestang, Popian, Baillarguet dans l'Héraut ;
Les principales alliances de la famille de Roquefeuil-Anduze sont : de Caylus (122x), de Rodez (1230), Jourdain de Creissels (123x et 132x), de Montcade (124x), de Boussagues (1245), du Tournel (branche des Châteauneuf-Randon - 1259), de Mandagout (126x), de Joyeuse (branche des Châteauneuf-Randon - 1283), d'Esparron (1296), de Thézan (1310 et 1318), de Polignac (1331), de Combret (branche des vicomtes d'Albi - 1316), de Narbonne (132x), de Montpezat (134x), d'Apchier (branche des Châteauneuf-Randon - 1348), d'Arpajon (1361), de Gourdon (1362), de Caussade (1380), de Clermont-Lodève (1380), de Pujols de Blanquefort (1380 et 1380), de Castelnau-Brétenoux (branche des Caylus - 1396).
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↑"par testament reçu le par Maitre Armely, notaire à Florensac, insinué le 3 juillet 1751 à Florensac , Henri de Roquefeuil fait donation entre vifs à toujours valable et irrévocable au profit de Joseph Bessodes, ancien lieutenant de cavalerie au régiment d’Hédicourt, de tous ses biens présents tant en meubles, qu’immeubles, ensemble de ses noms, armes, droits, titres et action et généralement de tout ce qui peut de droit lui appartenir ».
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