David Sanborn

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David Sanborn
Description de cette image, également commentée ci-après
David Sanborn en 2015.
Informations générales
Nom de naissance David William Sanborn
Naissance
Tampa (Floride)
Décès (à 78 ans)
Tarrytown (État de New York)
Nationalité Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale Saxophoniste, chanteur, compositeur
Genre musical Jazz, jazz fusion, rhythm and blues
Instruments Saxophone alto
Années actives 1967-2024
Labels Verve
Decca
Warner Bros
Site officiel www.davidsanborn.com

David Sanborn, né à Tampa (Floride) le et mort le à Tarrytown (État de New York), est un saxophoniste alto américain qui a également produit et animé des émissions de radio et de télévision à succès aux États-Unis.

Dès la fin des années 1960, après avoir enregistré quatre albums avec le Paul Butterfield Blues Band, il devient un musicien de studio très apprécié jouant avec un grand nombre d'artistes célèbres, tels que Stevie Wonder, James Brown, David Bowie et Sting. Au milieu des années 1970, il est actif sur la scène du jazz fusion en rejoignant le groupe des Brecker Brothers et c'est avec eux qu'il enregistre en 1975 son premier album solo, Taking Off, considéré aujourd'hui comme un classique.

Bien qu'il ait pratiqué de nombreux genres — ses enregistrements en solo mêlent généralement le jazz à la pop instrumentale, au rhythm and blues et au jazz fusion —, il a souvent été identifié au smooth jazz.

David Sanborn a publié 25 albums, dont 16 albums solos, et a remporté six Grammy Awards, huit disques d'or et un de platine.

Biographie[modifier | modifier le code]

David William Sanborn naît le à Tampa en Floride et grandit à Kirkwood dans le Missouri. Atteint de poliomyélite encore enfant, son père décide de lui offrir un saxophone pour renforcer sa cage thoracique et améliorer sa respiration, suivant en cela les conseils des médecins[1]. Dès l'âge de 14 ans, il se produit avec Albert King et Little Milton[1], inspiré par les musiciens de Chicago blues, bien que le saxophoniste alto Hank Crawford, à l'époque membre du groupe de Ray Charles, eut également une influence précoce et durable sur lui[2].

David Sanborn étudie ensuite la musique à l'université Northwestern avant de passer à l'université de l'Iowa, où il joue et étudie avec le saxophoniste J. R. Monterose[3].

En 1967, il se rend en Californie et rejoint le Paul Butterfield Blues Band[1] avec lequel il enregistre quatre albums en tant que soliste et membre de la section de cuivres, et apparaît même avec eux au festival de Woodstock en 1969[4].

Après quatre années avec le groupe, il entame une carrière prolifique de musicien de studio et devient le saxophoniste le plus demandé, collaborant avec plus d'une centaine d'artistes[4].

En 1972, il part en tournée avec Stevie Wonder — il joue également sur l'album Talking Book de ce dernier —, collabore avec les Rolling Stones et tourne aussi avec David Bowie. C'est avec lui qu'il enregistre en 1975 le célèbre solo que l'on entend sur l'album Young Americans[3]. À la même époque, il enregistre avec Gil Evans et partage son temps entre les deux musiciens. Après avoir déménagé à New York et étudié avec George Coleman, il entame sa carrière solo et collabore avec Paul Simon et James Taylor[4].

Au milieu des années 1970, il est actif sur la scène du jazz fusion en rejoignant le groupe des Brecker Brothers[5], et c'est avec eux, le batteur Steve Gadd et le pianiste Don Grolnick qu'il enregistre son premier album solo, Taking Off, considéré aujourd'hui comme un classique du genre et qui lui permet de consolider sa carrière[6]. En 1979, son album Hideaway est un succès populaire et contribue à son ascension, le single Seduction étant repris dans le film American Gigolo. En 1981, le bassiste Marcus Miller le rejoint sur l'album Voyeur et entame avec lui une longue collaboration. En 1983, David Sanborn sort Backstreet, un album à succès sur lequel Luther Vandross est invité à chanter. Les albums suivants accueilleront des artistes tels que Kenny Barron, Christian McBride et Eric Clapton[4].

Bien qu'il ait composé des musiques de films depuis 1975, sa carrière dans ce domaine prend son essor en 1986 avec Psychose 3. De la fin des années 1980 au milieu des années 1990, il compose également les musiques de L'Arme fatale 2, 3 et 4[4].

À la télévision, il anime l'émission Night Music de 1988 à 1990. Produite par Lorne Michaels, créateur du Saturday Night Live, ce programme présente des films de légendes du jazz telles que Thelonious Monk, Dave Brubeck et Billie Holiday, ainsi que des échanges et des jams avec des musiciens tels que Sonny Rollins, Miles Davis, Joe Sample, Pharoah Sanders et bien d'autres. En outre, il anime régulièrement l'émission télévisée After New Year's Eve sur ABC.

En 2017, il fait équipe avec son neveu et son beau-frère pour créer une chaîne YouTube intitulée Sanborn Sessions[7] où les invités jouent leur propre musique et font un bœuf avec l'orchestre de Sanborn. Parmi les premiers invités figurent Kandace Springs, Michael McDonald, Terrace Martin et Bob James[4].

En 2023, il crée sa propre série de podcasts disponibles sur la station de radio WBGO, Spotify et Apple Music — As We Speak — avec pour invités des légendes musicales telles que Sonny Rollins et John McLaughlin, au cours de conversations approfondies sur leur processus créatif et leur parcours personnel dans le jazz[8].

Bien qu'il ait pratiqué de nombreux genres — ses enregistrements en solo mêlent généralement le jazz à la pop instrumentale, au rhythm and blues et au jazz fusion —, David Sanborn a souvent été identifié au smooth jazz, ou « jazz d'ascenseur[9],[10] », alors que dans sa jeunesse, il a étudié avec Roscoe Mitchell (en) et Julius Hemphill (en) et a participé à l'album Diminutive Mysteries de Tim Berne. Son album Another Hand de 1991, produit par Hal Willner, réunit aussi Charlie Haden, Jack DeJohnette, Bill Frisell, Marc Ribot et d'autres musiciens que l'on n'associe généralement pas au smooth jazz[11]. Caricaturé par une partie de la critique musicale[10], David Sanborn a pourtant été l'un des saxophonistes ayant connu le plus grand succès commercial dans les années 1970, « avec un son mordant, immédiatement reconnaissable, toujours passionné et totalement engagé[4] ». Il a publié 25 albums, dont 16 albums solos, et a remporté six Grammy Awards, huit disques d'or et un de platine[4],[3].

« David a été rejeté à tort par des critiques à l'esprit cérébral qui l'ont jugé du point de vue d'Ornette Coleman », déclare Christian McBride. « David ne vient pas de là ; il vient du R&B, de Ray Charles et de Hank Crawford. Beaucoup de critiques de jazz méprisent ça en considérant que c'est facile et pas sérieux. Mais nous, musiciens, ne jugeons pas David en fonction d'Eric Dolphy et de Sonny Rollins, car ce n'est pas ce qu'il essaie de faire[1]. »

Wikimedia Commons présente d’autres illustrations sur David Sanborn.

Mort[modifier | modifier le code]

David Sanborn meurt des suites de complications dues à un cancer de la prostate à Tarrytown (New York) le à l'âge de 78 ans[12],[13]. Il avait été diagnostiqué en 2018[14].

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

Compilations[modifier | modifier le code]

Participations[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Grammy Awards[modifier | modifier le code]

  • 1999: Contemporary Jazz Performance - Inside
  • 1988: Best Pop Instrumental Performance - Close up
  • 1987: Best Rhythm & Blues Instrumental Performance - A Change of Heart ("Chicago song")
  • 1986: Best Jazz Fusion Performance - Double Vision
  • 1985: Best Jazz Fusion Performance - Straight to the Heart
  • 1981: Best Rhythm & Blues Instrumental Performance - Voyeur ("All I need is you")

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Partitions :

  • The Best Of David Sanborn. Hal Leonard (Saxophone Partitions)
  • David Sanborn Collection. Hal Leonard (Saxophone Partitions)
  • Jamey Aebersold Jazz Tome 103 - David Sanborn - Songs. Jamey Aebersold (Saxophone Partitions, CD minus one)

Magazines :

  • Jazz Journal International - « Straight to the heart », Mark Gilbert, page 8. Volume 38, n° 4 (avril 1985)
  • Wire - « Pushing to the limits », Richard Cook, page 32. Sortie 55 (septembre 1988)
  • Jazziz - « The Genuine article », Lee Jeske, page 42. Volume 16, n° 7 (juillet 1999)

Filmographie[modifier | modifier le code]

Live, concerts, apparitions TV[modifier | modifier le code]

  • Live at Montreux (1981, 1984)
  • Straight to the Heart (1984)
  • Legends live at Montreux 1997 (avec Eric Clapton à la guitare, Marcus Miller à la basse et clarinette basse, Steve Gadd à la batterie et Joe Sample au piano et à l'orgue)

Fictions (compositeur, instrumentiste ou acteur)[modifier | modifier le code]

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d David Sanborn : The Blues and The Abstract Truth, JazzTimes, novembre 2008.
  2. « David Sanborn », Saxophone Journal,‎ janvier-février 1989, p. 28-32.
  3. a b et c Full biography, sur le site officiel.
  4. a b c d e f g et h (en) « David Sanborn Songs, Albums, Reviews, Bio & Mo... » (consulté le )
  5. The Brecker Brothers, sur AllMusic.
  6. David Sanborn: Taking Off, sur Jazzwise.
  7. Sanborn Sessions, chaîne Youtube officielle.
  8. (en) « David Sanborn's 'As We Speak' podcast, from WBGO Studios, premieres Tuesday, Sep. 26 » (consulté le )
  9. Mort du saxophoniste David Sanborn, élégant jusqu’au dernier souffle, Éric Dahan sur Libération, 14 mai 2024.
  10. a et b David Sanborn, saxophoniste de légende américain, est mort, sur Le Monde, 14 mai 2024.
  11. David Sanborn], sur The Vogue.
  12. Fred Goaty, « David Sanborn, du souffle au cœur », sur Jazz Magazine, (consulté le )
  13. (en-US) Kory Grow, « David Sanborn, Jazz Saxophonist Who Played on David Bowie's 'Young Americans,' Dead at 78 », sur Rolling Stone, (consulté le )
  14. (en) Lisa Respers France, « David Sanborn, Grammy award-winning saxophonist, dead at 78 », sur CNN, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]