Les ruines du château de Montaigu sont situés dans le département français de Saône-et-Loire sur la commune de Mercurey, sur la croupe d'une colline qui fut aménagée pour la construction du château.
En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, le fief tombe dans le domaine royal. À la fin du XVe siècle et au XVIe siècle, le château sert tantôt de refuge aux habitants des villages voisins, tantôt de repaire à une troupe passée au banditisme.
En 1591, le château est pris par les troupes de la Ligue ; l'enceinte, en partie démolie, puis reconstruite, sera démantelée sur ordre d'Henri IV.
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, ce qui reste d'habitation est utilisé par les vignerons comme logements et comme entrepôts.
En 1803, la forteresse ruinée est vendue à un maçon de Touches et exploitée jusqu'en 1823 en carrière de pierre[2].
En 1822, le marquis d'Arcelot se rend acquéreur des ruines ; plusieurs ermites vont les occuper dont un, Jean Rougeot, sera assassiné. En 1870, le dernier ermite, un certain Richer, soupçonné d'exactions et d'espionnage doit s'enfuir tandis que la population détruit l'oratoire et la cellule. Au XXe siècle, il est la propriété de la famille de Suremain, puis par mariage à la famille de Launay.
????-1205 : Alexandre de Bourgogne Montaigu, né en 1169 du duc de Bourgogne Hugues III
1205-1244 : Eudes de Montaigu
Reconstitution du château de Montaigu1244-1304 : Guillaume de Montaigu
1304-1338 : Oudart, ou Odard, (ou même Eudes II) de Montaigu, fondateur et premier patron du chapitre de la collégiale Saint-Georges de Chalon
1338-1348 Henri de Montaigu
1348-1348 : Huguette de Montaigu, fille posthume du précédent, damoiselle de Montaigu, morte en bas âge
1350 : la seigneurie est partagée en indivis entre Isabelle de Montaigu et sa sœur Jeanne des Ursins (Orsini), tantes de la précédente, sœurs d'Henri de Montaigu
????-1387 : Philibert Damas, chevalier, coseigneur Montaigu, fils d'Isabelle de Montaigu et de Robert II Damas de Marcilly dont il hérite sa part d'indivis
1387 : Le duc Philippe le Hardi échange l'indivis de Philibert Damas contre la seigneurie de Saint-Romain. Il avait déjà récupéré le premier indivis : Montaigu repasse entièrement dans le domaine ducal
Le château d'origine reprend une forme ovoïde et comportait une double enceinte dont la plus petite enserrait l'espace seigneurial, délimité par une plate-forme aux contours rectangulaires, aménagé en terrasse qui couronnait le sommet de la colline.
L'enceinte extérieure se présente sous la forme d'un quadrilatère irrégulier, d'environ 700 mètres, constituée par un mur crénelé très épais. Elle était flanquée de dix à douze tours reliées par un chemin de ronde. La porte principale protégée par deux tours carrées situées sur le front Est, une poterne et un système de herses, ouvrait au sud vers Saint-Martin-sous-Montaigu. Une poterne (effondrée en 1898) donnait au nord en direction du village de Touches. Quant au front Ouest il se composait d'une haute muraille, percée initialement d'archères que flanquaient des tours circulaires à intervalles réguliers.
L'enceinte intérieure, aux murailles moins épaisses, protégeait le donjon, la grande salle, deux corps de logis disposé en équerre au sud et à l'ouest, et une petite cour où se trouvait le puits.
Le donjon, en partie détruit, construit en petit appareil de moellons régulier avait un plan carré de 9,80 mètres extérieur de côté et des murs épais à sa base de 1,70 mètre. On y accédait par une porte côté sud, percée à l'opposé de l'entrée seigneuriale, du côté le moins exposé à l'attaque et était protégée par les deux bâtiments seigneuriaux et les courtines sud-ouest. Il devait mesurer plus de 15 mètres de hauteur, le pan sud étant encore haut de nos jours de 14,80 mètres et devait comporter six niveaux dédiés à l'habitation, aux réserves et à la défense. Les vestiges qui nous sont parvenus semble attester l'idée d'une seule campagne de construction et dont la l'édification dans l'état actuel de nos connaissances peut être attribué au XIIe siècle.
À la Révolution, après deux siècles d'abandon, on distinguait encore les tours de l'enceinte extérieure. Au début du XXe siècle, on pouvait encore accéder au pied du donjon et des murailles.
Le site est une propriété privée et ne se visite que sur autorisation.
↑Patrice Beck (dir.), Vie de cour en Bourgogne à la fin du Moyen Age, Saint-cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, coll. « Histoire et archeologie », , 128 p. (ISBN978-2-842-53743-2), p. 14.
↑Patrick Daunas, Le « donjon » du château de Montaigu (Marcurey, Saône-et-Loire), dans Chastels et Maisons fortes I - Actes des journées de castellologie de Bourgogne 1994-1998, CECAB, 2008, (ISBN978-2-9532-9941-0), p. 125-136.