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Artois propre

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Artois propre
Blason de Artois propre
Blason
Artois propre
Carte de l'Artois propre
Administration
Pays Drapeau de la France France
Statut Pays traditionnel
Province Picardie Picardie
Territoires actuels Hauts-de-France
Capitale historique  Arras
Villes et bourgs principaux Bapaume
Avesnes-le-Comte 
Aubigny-en-Artois
Bruay-la-Buissière
Démographie
Gentilé Artésiens

L'Artois propre ou Artois-Propre, pour « proprement dite », est un pays traditionnel et une région historique du Pas-de-Calais.

Elle est successivement un pagus (pagus Atrebatensis), un bailliage puis une province administrative dans l'organisation territoriale du comté[1],[2].

Ce territoire porte parfois le nom de Arrageois en raison de la présence d’Arras sur ces terres.

Ce pays est borné au sud par le Vermandois et l'Amiénois, à l'ouest par le Ternois, à l'est par l'Ostrevent et le Cambrésis et au nord par l'Escrebieu.

Héraldique[modifier | modifier le code]

blason de l'Artois

Les armoiries de l'Artois se blasonnent ainsi :
« D'azur semé de fleurs de lys d'or au lambel de gueules chaque pendant chargé de trois châteaux d'or (châtelé de neuf pièces d'or). »

Géographie et composition[modifier | modifier le code]

Contrairement à d'autres pays traditionnels, formés plus naturellement comme le Santerre, l'Artois propre se situe entre plusieurs régions géographiques répertoriés dans l'Atlas régional des Paysages tel que la plaine agricole à cheval sur le Cambrésis, le grand plateau artésien, mais aussi les plateaux de la Gohelle et du Ternois[3].

On quitte les zones urbaine en prenant déjà la direction de la mer, les collines de l'Artois commencent à onduler et l'urbanisation intensive laisse enfin place au vert. L'habitat change aussi et les villes de briques rouges laissent place aux villages de pierres blanches[4].

La vallée de la Brette et la haute vallée de la Lawe offre des paysages verdoyants et boisés en bordure de l'ex-bassin minier, qui est d'ailleurs visible du mont Anzin. Le relief offre des parcours variés et des beaux points de vue pour les randonneurs et les vététistes. Non loin de là, le château médiéval d'Ohlain mérite sûrement une visite. À Bours, des visites de l'ancien donjon sont également possibles.

Histoire[modifier | modifier le code]

Pendant l'Antiquité, le territoire est occupé par la tribu celte des Atrebates, qui a donné son nom au pagus Atrebatensis, et à la cité des Atrebates, Arras. Ce pagus s'étendait à peu près sur l'étendue de l'Artois propre et était borné au nord par le pagus Scarbeius autour d'Hénin-Beaumont et le pagus Leticus autour de Lens et Béthune, ces deux pagi forment l'Escrebieu[5].

En 853, on trouvait à la tête du pagus Atrebatensis un comte nommé Waltcaudus, qui administrait également l'Ostrevant.

À la fin du IXe siècle, l'abbaye de Saint-Vaast, qui était en même temps la citadelle d'Arras, se trouvait entre les mains du comte Raoul, cousin du comte de Flandre Baudouin II et probablement fils d'Évrard (de Frioul) et de Gisèle, sœur de Charles le Chauve.

Quand Raoul mourut, en 892, Baudouin s'empara de la place, avant que le roi Eudes eût pu en disposer. Baudouin, frappé d'excommunication, n'en brava pas moins le roi qui vint mettre le siège devant Arras, mais qui finit (895) par en reconnaître la possession au comte dont il désirait se ménager l'appui.

En 899, Charles le Simple, à qui la mort d'Eudes avait valu l'adhésion unanime des grands, réussit à expulser Baudouin du château d'Arras, et il le remit au comte Aumer ; l'archevêque Foulques de Reims avait énergiquement combattu les prétentions de Baudouin et celui-ci, par vengeance, n'hésita pas à le faire assassiner (17 juin 900). Il ne récupéra pourtant ni Saint-Vaast, ni le pays d'Arras, qui demeurèrent à Aumer et à son fils Aleaume jusqu'en 931.

Le comte Aleaume paraît avoir pris parti, avec Héribert II de Vermandois, contre le roi Raoul de Bourgogne qui vint, en 931, assiéger la place. Aleaume fut tué à Noyon en 933. Le comte de Flandre Arnoul, qui s'était mis en possession de son comté, le conserva jusqu'à la fin de son règne.

Le roi Lothaire envahit la Flandre en 965 ; il obligea les vassaux du comte à lui rendre hommage et garda par-devers lui le pagus Atrebatensis, ainsi que l'Ostrevent et tout le pays jusqu'à la Lys. C'était les conquêtes d'Arnoul Ier qu'il annulait. Il est probable que cette confiscation n'a été que temporaire et que Lothaire remit lui-même la partie méridionale de la Flandre au jeune comte Arnoul II.

Au moment où le comte de Flandre Philippe d'Alsace mariait Isabelle, fille de sa sœur Marguerite, à Philippe Auguste (1180), il commit la fâcheuse erreur d'engager, à titre de dot de la jeune reine, une notable portion de ses États, dont le pagus Atrebatensis.

Cette cession fut confirmée par le traité d'Arras (octobre 1191).

Population et société[modifier | modifier le code]

Villes et bourgs principaux de l'Artois[modifier | modifier le code]

L'Artois est concentré autour d'Arras, mais aussi de Bapaume, Bruay-la-Buissière, et les agglomérations des pays voisins de Doullens (Amiénois) et Saint-Pol-sur-Ternoise (Ternois).

Arras[modifier | modifier le code]

Capitale de l'Artois, Arras a une position centrale en Artois, traversée par deux chaussées romaines, Arras est reliée à Houdain et Pas-en-Artois. Arras est membre du réseau des sites majeurs de Vauban. Elle compte 225 monuments classés ou inscrits aux monuments historiques, ce qui fait d'elle la 7e ville française en nombre de monuments, équivalent à ceux de Rouen et Strasbourg. L'importance de ce nombre est due au classement de chaque façade de ses deux places principales. Comme de nombreuses villes de la région Hauts-de-France, Arras possède ses géants, Colas et Jacqueline, et leur fils Dédé. À l'été 2015, un quatrième géant a rejoint définitivement la famille, l'ami Bidasse.

Bruay-la-Buissière[modifier | modifier le code]

Deuxième ville de l'Artois, Bruay-la-Buissière est née de la fusion des communes de Bruay-en-Artois et Labuissière. De part sa situation la plus septentrionale, Bruay-la-Buissière forme avec Béthune, une agglomération minière. L'architecture de la ville est très hétérogène, l'ancienne commune de Bruay-en-Artois est marquée par la brique rouge et une architecture minière, alors que La Buissière est quand à elle marquée par une architecture picarde. On retrouve à Bruay la piscine Art déco Roger Salengro, et à Labuissière le quartier des charitables.

Avesnes-le-Comte[modifier | modifier le code]

Bourg principal des campagnes de l'Artois à l'ouest d'Arras, Avesnes-le-Comte est caractérisé par une architecture en craie blanche, la rapprochant ainsi de Frévent, d'Houdain ou de la Cité d'Arras. Aménagé en longueur au bords de la très longue rue Principale, « Les anciens disaient que ça faisait référence au nombre de commerçants par rapport au nombre d’habitants », toutes proportions gardées, entre Avesnes et Paris, éclaire le maire Albert Decoin. Bien que le commerce de proximité ne soit plus nulle part à la fête, la commune fut en son temps et demeure encore une place forte de l’activité commerçante[6].

Patrimoine culturel et traditions[modifier | modifier le code]

Pignon à couteau picard à Étrun

Architecture[modifier | modifier le code]

Architecture rurale[modifier | modifier le code]

Le pays d'Artois est caractérisé par une architecture picarde, l'habitat change et les villes de briques rouges des pays voisins du nord laissent place aux villages de pierres blanches. Le pignon à couteau picard y est aussi très présent, il consiste en un pignon de briques ou de moellons en forme de triangle bordé de chaque côté de motifs en forme de dents constitués de briques disposées en oblique. Le rouge barre, un appareillage de pierres blanches et de briques liées à la chaux, que l'on retrouve aussi en Amiénois, dans le Ponthieu et dans le Cambrésis voisin.

Matériaux[modifier | modifier le code]

Les constructions utilisent les matériaux régionaux, principalement la craie blanche et la pierre, mais aussi le moellon, pierre à bâtir très utilisée dans la Somme et en Artois ; le rouge barre, appareillage de pierres blanches et de briques liées à la chaux, ou encore les charpente et pans de bois des murs : structure porteuse en chêne ; frêne, orme, châtaignier.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Coustumes de la chastellenie et bailliage de Hesdin, dérogeant à la coutume générale du pays & comté d'Artois, 1718 (lire en ligne)
  2. Alexis-Marie Gochet, La France pittoresque du Nord : histoire et géographie des provinces d'Ile-de-France, Champagne, Flandre, Artois, Picardie, Normandie et Maine et des départements qu'elles ont formés, Tours, Alfred Mame et fils, 1896, 367 p. (lire en ligne)
  3. Ne pas confondre avec le pays voisin homonyme.
  4. « Le Ternois : A24, autoroute, nature,balade, vtt, forêt. Rivière; ternoise, canche, brette, lawe. Arras, Lille, Lens, Saint Pol, Hesdin. », sur aascalys.free.fr (consulté le )
  5. Alexis-Marie Gochet, La France pittoresque du Nord : histoire et géographie des provinces d'Ile-de-France, Champagne, Flandre, Artois, Picardie, Normandie et Maine et des départements qu'elles ont formés, Tours, Alfred Mame et fils, , 367 p. (lire en ligne), p. 223
  6. « Avesnes-le-Comte : pourquoi dit-on qu’« après Paris, ch’est Avesnes » ?! », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne)