Sénat (Espagne)

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Sénat
(es) Senado

XVe législature

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Armoiries du Sénat.
Présentation
Type Chambre haute
Corps Cortes Generales
Création
(rétablissement)
Lieu Madrid
Durée du mandat 4 ans
Présidence
Président Pedro Rollán (PP)
Élection
Vice-présidents Javier Maroto
Guillermo Fernández Vara
Élection
Secrétaires Eva Ortiz
Mar Blanco
María de los Ángeles Luna
Francisco Fajardo
Structure
Membres 266 sénateurs
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Composition actuelle.
Groupes politiques

Gouvernement (93)

Soutien sans participation (24)

Opposition (149)

Élection
Système électoral Plurinominal majoritaire
Dernier scrutin

Palais du Sénat

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Photographie du lieu de réunion.

Divers
Site web senado.es
Voir aussi Congrès des députés
Cortes generales

Le Sénat (en espagnol : Senado) est la chambre haute du Parlement espagnol, les Cortes Generales. Exerçant conjointement le pouvoir législatif et le contrôle du gouvernement avec le Congrès des députés, il se compose d'un nombre variable d'élus ne pouvant être inférieur à 225 élus selon un système mixte : au suffrage universel par province ou par île, ou par les assemblées des communautés autonomes.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Sénat tient son origine dans le statut royal octroyé en 1834 par la reine Marie-Christine, régente durant la minorité d'Isabelle II. Ce statut a mis en place, pour la première fois en Espagne, la division bicamérale des Cortes, en deux « ordres » : l'ordre des Pairs (Estamento de Próceres del Reino), chambre haute, et l'ordre des Procurateurs ou Députés (Estamento de Procuradores del Reino), chambre basse.

L'ordre des Pairs avait une composition mixte. D'une part, des membres héréditaires, comme les enfants du roi et les grands d'Espagne ; d'autre part, des membres nommés par le roi, appartenant aux classes supérieures de la société. La nature de cette chambre était d'ailleurs la représentation de la noblesse et de la plus haute hiérarchie de l'Église espagnole. La charge était à vie et le nombre de pairs n'était pas déterminé, ce qui permettait à la monarchie d'obtenir une majorité suffisante.

À la suite de la révolte de la Granja de San Ildefonso, durant l'été 1836, la reine fit approuver la nouvelle Constitution de 1837. La chambre haute du Parlement reçut alors le nom de « sénat ». Son premier président fut José Maria Moscoso de Altamira.

Malgré les changements constitutionnels successifs de 1845, 1856, 1869 et 1876, le Sénat perdura, en tant qu'organe législatif, aux côtés du Congrès des députés. Il perdit parfois, au gré des réformes, plusieurs espaces de décision, dans les domaines de l'armée ou de l'impôt.

Le , Miguel Primo de Rivera, commandant général de Catalogne, se proclame chef d’un directoire militaire. Le roi Alphonse XIII reconnaît immédiatement ce coup de force militaire, tandis que le chef du gouvernement, Manuel García Prieto, démissionne. C’est la fin du régime constitutionnel et les Cortes sont dissoutes, ce qui entraîne la fermeture du Sénat. La proclamation de la Seconde République espagnole confirme l'abolition de la chambre haute espagnole : le Sénat est aboli lors de la session du par 150 voix contre 100. Cette réforme en faveur du monocamérisme, souhaité par les députés socialistes, fut permis par le retrait des députés conservateurs et ruraux, et malgré l'opposition menée par le député Ángel Ossorio[1].

Le Sénat est rétabli en 1976, à la suite de la loi pour la réforme politique, impulsée par le roi Juan Carlos Ier, qui souhaite le remplacement des Cortes franquistes par un système de Cortes bicaméral. Les élections de 1977 provoquent la victoire de l'UCD. Le Sénat participe à la rédaction de la nouvelle Constitution, qui met définitivement en place la démocratie en 1978.

Siège[modifier | modifier le code]

Le palais du Sénat se trouve dans le centre de Madrid, sur la place de la Marine espagnole, face au monument d'Antonio Cánovas del Castillo, non loin du palais d'Orient et du théâtre royal.

Construit à l'origine au XVIe siècle comme collège religieux, il est affecté à la chambre haute du Parlement espagnol à partir du début du XIXe siècle. Il est agrandi d'un bâtiment annexe en 1991.

Fonctions[modifier | modifier le code]

Le Sénat, conjointement avec le Congrès des députés, exerce le pouvoir législatif. À ce titre, il dispose d'un droit de veto qu'il peut exercer dans les deux mois qui suivent la transmission d'une loi adoptée par le Congrès.

Par ailleurs, il dispose de capacités de contrôle du gouvernement (questions et commissions d'enquête) mais il ne peut le renverser.

Quand il n'est pas en session ou qu'il se trouve dissous, ses pouvoirs sont exercés par la Députation permanente, constituée à la proportionnelle des groupes.

Fonction politique[modifier | modifier le code]

Fonction législative[modifier | modifier le code]

Intégration territoriale[modifier | modifier le code]

Composition et fonctionnement[modifier | modifier le code]

Bureau[modifier | modifier le code]

Fonction Titulaire Parti Circonscription
Président Pedro Rollán PP Madrid
Premier vice-président Javier Maroto PP Castille-et-León
Deuxième vice-président Guillermo Fernández Vara PSOE Estrémadure
Première secrétaire Eva Ortiz PP Alicante
Deuxième secrétaire María del Mar Blanco PP Madrid
Troisième secrétaire María de los Ángeles Luna PSOE Cordoue
Quatrième secrétaire Francisco Fajardo PSOE Lanzarote

Composition actuelle[modifier | modifier le code]

Nom Composition Porte-parole
Début Fin

Commissions parlementaires[modifier | modifier le code]

Le Sénat dispose, pour faciliter son travail et comme il est de tradition dans la plupart des Parlements, de commissions parlementaires.

Mode d'élection[modifier | modifier le code]

Le Sénat est composé de sénateurs élus selon un système mixte, qui combine deux modes de désignation différents.

Certains sénateurs sont élus au suffrage universel direct, libre et secret. Le scrutin est majoritaire et plurinominal. Chaque province se voit attribuer un nombre fixe de sénateurs :

Les autres sénateurs sont désignés par les communautés autonomes sont élus par l'assemblée législative de chacune d'entre elles. Chaque communauté se voit attribuer le nombre d'un sénateur, auquel s'ajoute un sénateur supplémentaire par tranche d'un million d'habitants. L'élection de ces sénateurs obéit à la règle du critère de représentation majoritaire atténuée, qui favorise les partis qui reçoivent le plus de suffrages.

Mandat[modifier | modifier le code]

Les sénateurs sont élus pour un mandat de quatre ans à compter du jour de leur élection.

Le roi peut dissoudre le Sénat, soit seul, soit en même temps que le Congrès des députés. Il ne peut le faire qu'à la demande du président du gouvernement et sous la responsabilité exclusive de celui-ci.

Critiques[modifier | modifier le code]

Les critiques sont assez importantes contre le Sénat et son rôle, aussi bien de la part d'hommes politiques[2], d'analystes politiques[3] que de spécialistes du droit constitutionnel espagnol[4].

Le Sénat est vu comme une chambre qui n'exerce pas véritablement de fonction utile, dans la mesure où, dans la plupart des cas, ses décisions ne sont pas déterminantes en cas de conflit avec le Congrès des députés[3],[4]. Quant aux quelques fonctions qui lui appartiennent de façon exclusive, elles sont dans les faits peu utilisées.

Une des propositions avancées pour la réforme du Sénat est l'idée d'en faire un organe qui relèverait des autonomies[5]. D'autres hypothèses proposent même de supprimer le Sénat. Dans tous les cas, toute modification du rôle ou de l'existence du Sénat entraînerait une modification de la Constitution[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Sergio Fernández Riquelme, « Ángel Ossorio y Gallardo ante la 'solución corporativa' (1913–1931). El impacto histórico de la representación política del trabajo », Historia Constitucional, no 10, 2009, p. 181-200.
  2. (es) Émission El Follonero, Interview du sénateur Xosé Manuel Pérez Bouza, à propos de l'utilité du Sénat, La Sexta, 28 septembre 2011.
  3. a et b (es) José Maria Morales Arroyo, Informe sobre la Reforma del Senado, Instituto de Estudios Andaluces, Séville, février 2005.
  4. a b et c (es) Pablo Ximénez de Sandoval, Ahora en serio, ¿y si cerramos el Senado?, El País, 12 novembre 2011.
  5. (es) La reforma del Senado en España. Fundación Alternativas. Alberto Penadés e Ignacio Urquizu-Sancho. 2007.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]