Ouvrier, prends la machine

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Ouvrier, prends la machine
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Ouvrier, prends la machine est un chant révolutionnaire français écrit en 1870 et mis en musique en 1874.

Origines[modifier | modifier le code]

Les paroles du chant sont écrites par Charles Keller en 1870 à Paris[1]. La musique est composée en janvier ou par James Guillaume, sous le pseudonyme de Jacques Glady[1],[2].

Succès d'un refrain[modifier | modifier le code]

On donne souvent comme titre à la chanson un des vers de son refrain :

« Nègre de l’usine,
Forçat de la mine,
Ilote du champ,
Lève-toi peuple puissant !
Ouvrier, prends la machine,
Prends la terre, paysan ![1] »

Pourtant, la chanson est d'abord publiée sous le titre Le Droit du travailleur, dans l’Almanach du peuple pour 1874, édité dans la ville jurassienne du Locle puis dans La Commune. Almanach socialiste pour 1877, à Genève[3]. À cause des origines de Charles Keller, on l'appelle aussi L’Alsacienne[1]. En 1877-1878, le refrain est repris en en tête de chaque numéro de l’Avant-Garde, organe de la Fédération jurassienne de l’Association internationale des travailleurs publié à La Chaux-de-Fonds, dans le Jura suisse[1]. James Guillaume est le leader de la fraction bakouniniste de la Première Internationale, installée dans le Jura suisse[4]. En conséquence, on appelle aussi cette chanson La Jurassienne[1].

En 1880, Élisée Reclus reprend le slogan Ouvrier, prends la machine, Prends la terre, paysan ! comme titre d'un article[5] qu'il publie dans le journal anarchiste genevois Le Révolté[6].

La chanson est publiée pour la première fois en France par le journal de Paul Brousse, Le Prolétaire, sous le titre La Marseillaise des Travailleurs[4], le [3].

Analyse[modifier | modifier le code]

Selon l'historienne Madeleine Rebérioux, cette chanson, comme L'Internationale, appelle à penser « l'unité des exploités des villes et des champs comme l'unité des prolétaires du monde entier »[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Jean Maitron, Rolf Dupuy, Marianne Enckell et Claude Pennetier, « Keller Charles [dit Jacques Turbin] », dans Dictionnaire des anarchistes, Maitron/Éditions de l'Atelier, (lire en ligne).
  2. Jean Maitron et Marianne Enckell, « Guillaume James », dans Dictionnaire des anarchistes, Maitron/Éditions de l'Atelier, (lire en ligne).
  3. a et b Robert Brécy, La chanson de la Commune: chansons et poèmes inspirés par la Commune de 1871, Paris, Editions de l'Atelier, , 273 p. (ISBN 978-2-7082-2855-9, lire en ligne), p. 181.
  4. a et b Robert Brécy, « Les chansons du Premier Mai », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 28, no 3,‎ , p. 393–432 (DOI 10.3406/rhmc.1981.1155, lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) Marie Fleming, The Geography of Freedom : the Odyssey of Elisee Reclus, Montréal-New York, Black Rose Books, (ISBN 978-0-921689-16-4, 978-0-921689-20-1 et 978-0-921689-17-1, lire en ligne), p. 146.
  6. (en) José Vandério Cirqueira, « Élisée Reclus and the Circle of Anarchist Geographers (1872-1890) », Atelié Geografico,‎ , p. 84-99 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Madeleine Rebérioux, « Roman, théâtre et chanson : quelle Commune ? », Le Mouvement social, no 79,‎ , p. 291 (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • La Jurassienne. Paroles de Charles Keller, musique de Jacques Glady alias James Guillaume (1874) : partition et paroles sur Hypothèses : [1].
  • Ouvrier, prends la machine, paroles dans Le Chansonnier du révolté Internationales Rebellen-Liederbuch, 1906 : [2].
  • Ouvrier prends la machine, chant enregistré sur Gallica : [3].