Dromadaire des Îles Canaries

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Majorero
Camello canario
Dromadaires des Îles Canaries à Fuerteventura.
Dromadaires des Îles Canaries à Fuerteventura.
Espèce Camelus dromedarius
Région d’origine
Région îles Canaries
Drapeau de l'Espagne Espagne
Caractéristiques
Taille mâle : 184 cm
femelle : 153 cm
Poids mâle : 503 kg
femelle : 484 kg
Caractère calme et docile
Statut FAO (conservation) critique
Autre
Diffusion Europe
Utilisation tourisme

Le Dromadaire des Îles Canaries (Camello canario) ou Majorero est une race de dromadaire domestique originaire des îles Canaries. C'est la seule race européenne de dromadaire.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le Majorero descend de dromadaires africains (Camelus dromedarius) importés lors de la colonisation des îles en 1405. D'abord introduit sur les îles Lanzarote et Fuerteventura, les plus arides de l'archipel, l'animal s'adapte bien à ce nouvel habitat et colonise les autres îles[1].

Majorero utilisé comme animal de bât au début du 20e siècle à Fuerteventura.

Les dromadaires ont alors deux usages principaux : comme animal de bât (transports divers) et comme animal de trait dans l'agriculture, aidant au labour. L'arrivée de la mécanisation a failli causer la disparition de l'animal dans la première moitié du xxe siècle. C'est le développement du tourisme qui permet de conserver la race. Les animaux sont utilisés comme animaux de selle pour faire découvrir les îles aux visiteurs[1].

L'isolation sur les îles pendant plus de 600 ans a permis de développer une population insulaire à part. L'interdiction d'importer des dromadaires africains vers la fin du xxe siècle[2] renforce la protection génétique du Majorero. C'est dans les années 2000 que sont réalisées des études génétiques sur les animaux. Le résultat publié en 2010 mène à la reconnaissance du Camello canario comme une race à part entière en mars 2011, faisant d'elle la seule race de dromadaire européenne[3].

Le gouvernement espagnol a classé la race en danger d'extinction. Seul un petit millier d'individus est présent sur quatre îles de l'archipel : Grande Canarie, Tenerife, Fuerteventura et Lanzarote[4]. La race est sauvegardée grâce à l'activité touristique.

Description[modifier | modifier le code]

De taille moyenne et bien proportionné, le mâle mesure près de 184 cm au garrot pour environ 500 kg. Plus petite, la femelle mesure 150 cm pour 484 kg[5]. Il est de couleur unie, beige à rougeâtre clair mais des animaux pies sont également présents[5]. Intelligent, il est docile et peut développer des liens forts envers son maître[6].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Principalement utilisé comme attraction touristique sur les îles, il n'existe sur place aucune filière pour la production de lait ou de viande.

L'interdiction européenne d'importer des animaux d'Afrique pour raisons sanitaires, permet aux Îles Canaries d'être le seul fournisseur de ces camélidés en Europe. Ainsi, quelques animaux sont exportés vers les pays européens tous les ans[7]. En 2006 est créée une entreprise laitière productrice de lait de chamelle aux Pays-Bas avec, pour démarrer, trois dromadaires des Îles Canaries. Installée dans le Brabant-Septentrional, la Kamelenmelkerij Smits possède au début des années 2020, un troupeau de plus d'une centaine de bêtes et exporte son lait à l'international[8],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (es) « La historia del camello Canario », sur camelpark.es, (consulté le )
  2. (es) Yuri Millares, « La historia del camello canario », sur laprovincia.es, (consulté le )
  3. (es) Jaime Fernández, « El camello de Canarias, reconocido como la única raza autóctona europea de su especie », sur ucm.es, (consulté le )
  4. (es) « CAMELLO CANARIO », sur mapa.gob.es (consulté le )
  5. a et b (es) « CAMELLO CANARIO : Datos Morfológicos », sur mapa.gob.es (consulté le )
  6. Schulz 2005
  7. « Le Dromadaire des Iles Canaries : les seuls camélidés d'Europe », sur camelides.cirad.fr, (consulté le )
  8. (en) « The camels », sur kamelenmelk.nl (consulté le )
  9. Fouad Laroui, « Des blatèrements dans le Brabant », sur jeuneafrique.com, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Schulz 2005] (en) U. Schulz, Y. Mínguez, M.L. Checa, P. García-Atance, S. Dunner, D. García et J. Cañón, « The Majorero camel (Camelus dromedarius) breed », Animal Genetic Resources, vol. 36,‎ , p. 61 - 71 (DOI 10.1017/S1014233900001887, lire en ligne)
  • (es) Dr Gabriel Fernández de Sierra, Plan para la conservación del Camello Canario, Asociacion de criadores del Camello Canario, , 33 p. (lire en ligne [PDF])

Articles[modifier | modifier le code]

  • (en) Ursula Schulz, Isabel Tupac, Amparo Martinez et Susy Méndez, « The Canarian Camel: A Traditional Dromedary Population », Diversity,‎ , p. 561-571 (DOI 10.3390/d2040561, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]