Atlas Network

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Atlas Network
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaines d'activité
Objectif
Siège
Arlington
Pays
Coordonnées
Organisation
Fondateur
Personnes clés
Linda Whetstone (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Affiliation
Institute for Liberty and Democracy (en), National Center for Policy Analysis (en), Friedrich-August-von-Hayek-Stiftung (en), Association for Liberal Thinking (en), Lithuanian Free Market Institute (en), Libertad y Desarrollo (en), Institute of Economic Affairs, Cato Institute, Institut Heartland, The Heritage Foundation, American Legislative Exchange Council, Manhattan Institute for Policy Research, Pacific Research Institute, Institut Fraser, Macdonald-Laurier Institute (en), Centre for Independent Studies (en), Adam Smith Institute, TaxPayers' AllianceVoir et modifier les données sur Wikidata
Chiffre d'affaires
10,1 M$ (), 15,5 M$ (), 15,3 M$ (), 15,3 M$ ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Identifiants
IRS
Carte

L'Atlas Network (en français Réseau Atlas), anciennement connu sous le nom d'Atlas Economic Research Foundation (fr. Fondation Atlas pour la recherche économique), est une association à but non lucratif américaine libertarienne (libertarianisme de droite), créée en 1981 par Antony Fisher et ayant siège à Arlington en Virginie, notamment liée à l'industrie du tabac. Elle coordonnait en 2023 589 think tanks et partenaires dans 103 pays, grâce à un budget de 28 millions de dollars, essentiellement issus de dons d'entreprises et de milliardaires[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Inspiré par l'économiste Friedrich Hayek et sa Société du Mont-Pèlerin, Antony Fisher crée d'abord l'Institute of Economic Affairs en 1955 avant de lancer le Réseau Atlas en 1981[1].

Selon certaines sources, le nom de l'organisation serait inspiré par le roman « Atlas Shrugged » (en français La Grève), de l’auteure libertarienne Ayn Rand, ce que le réseau dément[2].

Outils de communication[modifier | modifier le code]

Le Réseau Atlas est doté de divers outils de communication, dont :

  • une plateforme Internet ;
  • un journal trimestriel (Freedom’s Champion) ;
  • une conférence annuelle (les Liberty Forums) ;
  • les Templeton Freedom Awards, un prix reçus entre autres par le média français Contrepoints ;
  • le relai et la mise en réseau de plusieurs centaines de think tanks libertariens.

Objectifs[modifier | modifier le code]

Cet organisme de droit privé a pour but de favoriser et promouvoir une économie de marché partout dans le monde en soutenant le développement d'organisations de recherche ou de think tanks promouvant à leur tour le libéralisme économique[3].

Le réseau Atlas et ses partenaires ne défendent pas seulement des intérêts économiques mais soutiennent également des politiques sociétales très conservatrices. Des membres influents, comme la fondation John-Templeton et Dick DeVos (en), financent des groupes anti-avortement et opposés au mariage homosexuel. Alejandro Chafuen, directeur d'Atlas de 1991 à 2017, a encouragé des alliances avec des mouvements réactionnaires. Selon l'Observatoire des multinationales, cette alliance permet aux libertariens de s'associer avec les conservateurs pour obtenir un soutien social et promouvoir leurs objectifs économiques[1].

Des partenaires de l'Atlas Network comme l'American Legislative Exchange Council et la Federalist Society participent à des initiatives contre les politiques climatiques, l'avortement et les régulations électorales et sociales[1].

Une étude de Jeremy Walker, à l'université de Sydney, a montré qu'avant le référendum prévu en Australie pour la reconnaissance de l'Australie autochtone dans la Constitution, qui veut donner une voix aux Premières Nations au Parlement, un sondage donnait 60 % de votes favorables à la proposition de référendum (faite en 2017) et à la déclaration d'Uluru[4]. Puis, après la campagne médiatique anti-Voice, d'Advance Australia, coordonnée par la branche australienne du réseau Atlas qui comprend notamment les trois think-tanks Centre for Independent Studies, l'Institute of Public Affairs et LibertyWorks, ce taux a chuté à 40 %. Selon Walker, cette campagne pour le Non a été menée pour le compte des entreprises de combustibles fossiles et de leurs alliés, dont les efforts de lobbyisme et de désinformation et de lutte contre toute politique climatique remontent à plus d’un demi-siècle. Ces entreprises craignent que les communautés autochtones et la démocratie parlementaire australienne puissent « freiner les industries polluantes qui nous conduisent à l'effondrement climatique et écologique »[4].

Réseau[modifier | modifier le code]

En 2023, Atlas Network affichait 589 partenaires dans 103 pays, et un budget de 28 millions de dollars[1].

À titre d'exemples, parmi les think tanks que l'Atlas Network a aidé à mettre en place ou à persister figurent aux États-Unis le Manhattan Institute ; au Canada l'Institut Fraser ; à Hong Kong le Lion Rock Institute ; au Royaume-Uni l'Adam Smith Institute, le TaxPayers' Alliance (TPA) et environ une dizaine d'autres lobbys et Think tanks installés (ou l'ayant été) à Londres (Westminster plus précisément) au 55 Tufton Street (entités qui ont joué un rôle majeur dans le processus qui a conduit au Brexit)[5].

Le réseau Atlas ne se contente pas de fournir un soutien financier à ses partenaires, mais les met aussi en relation avec d’autres financeurs et propose des programmes de consulting, des séminaires, et des formations pour renforcer leurs capacités et créer un sentiment de communauté[1].

Parmi les entités majeures du réseau, figurent en France les think tanks suivants :

Et ailleurs :

Budget[modifier | modifier le code]

En 2017, ses revenus déclarés étaient de 10 815 000 $. Et ses dépenses ont été de 12 585 000 $ sur l'année[7]. Il existe un réseau équivalent pour le niveau européen : le réseau de Stockholm. Certains think tanks libertariens européens peuvent adhérer aux deux réseaux.

L'Atlas Network dit tirer son financement de dons de particuliers, de fondations ou d'entreprises[8]. D'après SourceWatch et Mother Jones, la Fondation a notamment été alimentée par des dons d'entreprises comme Exxon Mobil ou Philip Morris ainsi que par des dons d'individus comme Charles et David Koch[8] (dont notamment ExxonMobil[9], Philip Morris[10], Pfizer[1] et Koch Industries), mais aussi de dotations de fonds publics consenties par le ministère des Affaires étrangères américain ainsi que le National Endowment for Democracy, fonds de dotation semi-public et bras essentiel du soft power américain[11].

En 2017, une étude révèle que 37 % des partenaires d'Atlas aux États-Unis ont reçu des financements de l'industrie du tabac[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Anne-Sophie Simpere, Le réseau Atlas, la France et l’extrême-droitisation des esprits, Paris, Observatoire des multinationales, , 58 p. (lire en ligne).
  2. (en) « General Questions », sur Atlas Network (consulté le ).
  3. THINK TANKS, Expansion mondiale - Encyclopædia Universalis
  4. a et b (en) Jeremy Walker, « Silencing the Voice: the fossil-fuelled Atlas Network’s Campaign against Constitutional Recognition of Indigenous Australia », Cosmopolitan Civil Societies: An Interdisciplinary Journal, vol. 15, no 2,‎ (ISSN 1837-5391, DOI 10.5130/ccs.v15.i2.8813, lire en ligne, consulté le ).
  5. Monbiot G (2020) For Your Eyes Only. The opaque and secretive networks on which Boris Johnson builds his power. The Guardian |publié le 2020-09-02|consulté le=2021-02-11
  6. « Le réseau libertarien et ultraconservateur américain qui veut imposer ses idées en France » Accès libre, Observatoire des multinationales, (consulté le ).
  7. (en) « Annual Report 2017 » [PDF], sur atlasnetwork.org (consulté le ).
  8. a et b Atlas Economic Research Foundation, sur SourceWatch.
  9. « Put a Tiger In Your Think Tank », Mother Jones, mai-juin 2005.
  10. (en) Julia Smith, Sheryl Thompson et Kelley Lee, « The atlas network: a "strategic ally" of the tobacco industry », International Journal of Health Planning and Management, vol. 32, no 4,‎ , p. 433-448 (ISSN 0749-6753, e-ISSN 1099-1751, PMID 27125556, PMCID PMC5716244, DOI 10.1002/hpm.2351, S2CID 23216652, lire en ligne [PDF]).
  11. Lee Fang, « Sphere of influence: how American libertarians are remaking Latin American politics », The Intercept, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]