Français : Vue générale de l'incendie du 14 octobre 1866, Québec : (Vue de la côte Sauvageau)
- Douze heures infernales dans Saint-Sauveur, le feu de 1866
« Après les grands incendies de 1845, les autorités de Québec adoptent des règlements de construction plus stricts qui exigent que les maisons et les édifices soient construits en matériaux incombustibles. Des travaux majeurs sont entrepris pour creuser un aqueduc apportant l’eau du lac Saint-Charles jusqu’à la ville; il sera inauguré en 1854. Un service de pompiers est également mis sur pied.
Plusieurs ouvriers de Saint-Roch, trop pauvres, s’installent un peu plus à l’ouest en banlieue, dans Saint-Sauveur. Pour échapper à la fois aux nouveaux règlements et aux taxes municipales, plusieurs ouvriers vivent dans des maisons de bois. Le nouvel aqueduc traverse ce territoire, mais les maisons n’y sont pas branchées.
En pleine nuit, le 14 octobre 1866, un incendie éclate près des halles Jacques-Cartier, dans Saint-Roch, situées là où se trouve aujourd’hui la bibliothèque Gabrielle-Roy. On tarde à déclencher l’alarme, puis on connaît des difficultés à s’approvisionner en eau. De forts vents du nord-est poussent les étincelles sur les maisons voisines, toutes érigées en bois. Les rues étroites de Saint-Sauveur facilitent la propagation des flammes. Québec fait à nouveau face à une conflagration majeure. Douze heures plus tard, le bilan est terrible.
La partie de Saint-Roch épargnée en mai 1845 disparaît sous les cendres. Vers l’ouest, la destruction est totale : tout Saint-Sauveur est rasé. Les gens revivent les dévastations de 1845. Environ 2 500 maisons ont brûlé, et de 15 000 à 18 000 personnes sont touchées. On évalue les pertes entre 1,5 et 3 millions de dollars. Un comité créé pour recevoir des souscriptions voit aux besoins immédiats de la population et verse de l’argent aux propriétaires non assurés et sans ressources pour la reconstruction, qui ne tarde pas. Ce sinistre s’ajoute aux difficultés économiques que connaît la ville à cette époque.
En 1889, le scénario se répète, mais cette fois, il entraîne l’annexion de Saint-Sauveur à la ville de Québec. » – Lilianne Plamondon, Société historique de Québec