Vendoeuvres (Indre)

Château Lancosme.

Château historique (XVe siècle) sur la Claise, restauré. Il a appartenu pendant 600 ans à la famille Savary.

A la fin du XIIIe siècle, le chevalier Philippe Savary est seigneur de Lancosme.

Au XIV siècle, on trouve un Pierre, dit "Perrin", seigneur de Lancosme, qui épouse en 1394 Marguerite de Passac de Besses. Puis un Jean seigneur de Lancosme chambellan de Louis XI.

Louis Savary de Lancosme, page de Louis XIII, sera fait baron de Lancosme par lettre patente de 1635.

Louis-François Savary, baron de Lancosme, après avoir acquis la terre de Beauché, est fait marquis de Lancosme par lettre patente de 1738, et regroupe en 1741 l'ensemble des terres sous le nom de marquisat de Lancosme.

Louis, Alphonse Savary de Lancosme, marquis de Lancosme, né à Vendoeuvres le 18 août 1750, sera député de la noblesse de Touraine aux Etats généraux, puis il servira l'Empire et sera fait comte d'Empire en avril 1810, député pair de France héréditaire en 1827.

Louis Charles Alphonse Savary de Lancosme, marquis de Lancosme, né le 4 février 1776 au château de Lancosme, à Vandoeuvres-en-Brenne. Il sera membre du Conseil général de l'Indre. Tout au long de sa longue vie (Il meurt à Tours à l'âge de 99 ans), il commettra nombre d'ouvrages sur l'équitation, et, en avril 1848, une brochure d'une cinquantaine de pages "Pensées d'un laboureur", où il exprime toute son horreur des émeutiers de Buzançais en 1847*: "Voilà les conséquences funestes de l'ignorance : des hommes naturellement doux, affectueux et appelés par leur état à nourrir la société, en deviennent tout à coup les ennemis les plus acharnés, et, transformés aussitôt en brigands, attaquent à force ouverte ceux-là mêmes qui compatissent le plus à leurs souffrances, et qui s'efforcent de les soulager." Mais la faute en revient aux "esprits chagrins" : " Les méchants te diront : Le bourgeois se repose tandis que tu travailles. Prends ta cognée, prolétaire, et frappe... Il est l'ennemi du peuple, il consomme sans produire... Son héritage t'appartient. " Il convient donc de rétablir les choses : " Et moi je te dis : Mon frère, ne prends ta cognée que pour travailler. Conserve l'honneur, qu'on veut te ravir. La vertu règne sous ton toit de chaume; ferme ta porte, ami, ferme ta porte au crime. " Et de conclure : " Peut-il y avoir des producteurs sans consommateurs? Ouvrier de la pensée, caissier du travailleur, le riche produit et fait produire. L'union entre les hommes forme l'équilibre de l'ordre social. " Et l'ouvrage se termine sur un brillant hommage à la République : "« La République est le plus beau des gouvernements pour des hommes purs. Elle périra si l'homme de bien est méconnu, si la vérité ne triomphe du mensonge... « O frères, soyons unis ! » Et que chacun reste à sa place...

Vers 1847, une famille d'industriels belges du Tournaisis, la famille Crombez, fait l'acquisition du domaine ainsi que de la forge de la Caillaudière.

En 1854, Louis Alexandre Joseph Crombez hérite de son père Benoît Crombez, du «château Robert» - une propriété sise à Vandoeuvres - du château voisin de Lancosme, de son domaine de 3.750 hectares , et des dépendances: 34 fermes et une usine de fonte au charbon de bois. Louis Crombez mènera en même temps une carrière politique en Belgique et une oeuvre de développement de sa propriété de près de 6000 hectares de la Brenne dans le Berry. Il introduit dans la Brenne la culture de la betterave sucrière, fait construire une distillerie, et développe l'usine locale de fonte (la grande forêt de Lancosme fournissant le charbon de bois nécessaire). En bon patron paternaliste de l'époque, il financera la construction de l'école et de la nouvelle mairie de Vendoeuvre dans un pur style flamand. Napoléon III fera de Louis Crombez un Chevalier de la Légion d'Honneur en 1857, puis un Commandeur. En 1860, Louis Crombez est élu président de la Société du Berry à Paris, ce qui est exceptionnel pour un étranger. Finalement, les terres argilo-siliceuses du domaine ne fournissent pas les rendements escomptés, et son usine ne peut supporter la concurrence des grands centre métallurgiques qui ont adopté la houille en place du charbon de bois. A sa mort en 1895, Louis Crombez sera enterré à Vendoeuvres. Sa fille Ghislaine, épouse du vicomte de Lestrange héritera du domaine de Lancosme qui restera dans la famille jusqu'en 1945.

En 1945, le domaine sera morcelé et le château racheté par l'évêché de Bourges pour en faire une école d'agriculture qui portera le nom de "Notre Dame des Blés". L'école subsistera jusqu'en 1970.

En 1985, le château sera revendu à une société immobilière.

Depuis 1995, le château abrite une société de production audiovisuelle et d'infographie.

• Les émeutes de la faim de 1847 sont la conséquence de la disette de l'hiver 1846-1847 accentuée par le comportement spéculatif de la grande propriété foncière, et du spectacle des orgies scandaleuses de l'aristocratie financière louis-philipparde. Elles annoncent la révolution de 1848 qui rétablira la République. A Buzançais dans l'Indre, on exécutera les émeutiers de la faim après un procès orchestré par le régime, le 16 avril 1847, à Châteauroux. Trois "meneurs" seront guillotinés en public dans la capitale berrichonne. La férocité de la répression souleva une émotion considérable dont on retrouve écho dans les œuvres de George Sand, Gustave Flaubert, Victor Hugo et Jules Vallès. Le 25 février 1848, les porcelainiers de Limoges libèrent les prisonniers de l'Indre enfermés dans la prison centrale; ce sera le début de la Révolution de 1848. (Les Émeutes de la faim de 1847 dans l'Indre - Yvon Bionnier. Éditions La Bouinotte, 2009)

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Voir : Une "Journée au château de Lancosme et son école d'agriculture", en 1945 : memoire.ciclic.fr/358-journee-au-chateau-de-lancosme-et-s... www.indre.fr/un-secret-de-la-politique-étrangère-franç... Lire : "Pensées d'un laboureur par S. de Lancosme-Brèves. Paris 1848 www.lesoir.be/art/crombez-du-tournaisis-au-coeur-du-berry...