Torbernite
Torbernite Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[1] | |
Torbernite - Mine de Margabal, Entraygues Aveyron France | |
Général | |
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Numéro CAS | |
Classe de Strunz | 8.EB.05
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Classe de Dana | 40.2a.13.01
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Formule chimique | Cu(UO2)2(PO4)2 · 12 H2O |
Identification | |
Masse formulaire | 991,71 uma |
Couleur | vert émeraude ; vert pomme ; vert jaune ; vert noirâtre |
Système cristallin | Tétragonal |
Réseau de Bravais | Centré I |
Classe cristalline et groupe d'espace | Ditétragonale-dipyramidale - 4/mmm |
Macle | Rare sur [110] |
Clivage | Parfait sur [001], distinct sur [100] |
Cassure | Irrégulière |
Habitus | Massif, cristaux tabulaires |
Échelle de Mohs | 2 - 2,5 |
Trait | Vert pâle |
Éclat | Vitreux, perlé |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | nω = 1,590 - 1,592 nε = 1,581 - 1,582 |
Biréfringence | δ = 0,009 - 0,010 |
Pléochroïsme | Visible |
Fluorescence ultraviolet | Oui |
Transparence | Transparent à translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 3,2 |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | non |
Radioactivité | Relativement forte : 72 kBq/g environ |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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La torbernite est une espèce minérale composée de phosphate hydraté d’uranyle et de cuivre du groupe de l’autunite pouvant contenir des traces de Ca, Mg et Ba. Les cristaux peuvent atteindre jusqu'à 2,5 cm [2]
Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]
Inventeur étymologie[modifier | modifier le code]
Décrit par Abraham Gottlob Werner en 1793. Dédié au chimiste suédois Torbern Olof Bergman (1735-1784)
Topotype[modifier | modifier le code]
Joachimsthal, Krusné Hory, Zapadocesky, Bohème, Tchéquie.
Synonymie[modifier | modifier le code]
Il existe de nombreux synonymes souvent anciens pour ce minéral [3]:
- calcholite,
- chalcolite,
- chalkolite,
- cuprouranite,
- orthotorbernite,
- torberite Henry-James Brooke & William Hallowes Miller (1852),
- uranite Arthur Aikin (1814),
- urane oxydé René Just Haüy (1801),
- uran-mica Robert Jameson (1820).
Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]
Critères de détermination[modifier | modifier le code]
Cristallochimie[modifier | modifier le code]
- Elle sert de référence à un groupe de minéraux isostructuraux qui porte son nom.
- Groupe de la torbernite (ou groupe de l'autunite)
- Autunite : Ca(UO2)2(PO4)2 · 11H2O
- Heinrichite : Ba(UO2)2(AsO4)2 · 10H2O
- Kahlerite : Fe(UO2)2(AsO4)2 · 12H2O
- Nováčekite-I : Mg(UO2)2(AsO4)2 · 12H2O
- Sabugalite : HAl(UO2)4(PO4)4 · 16H2O
- Saléeite : Mg(UO2)2(PO4)2 · 10H2O
- Torbernite : Cu(UO2)2(PO4)2 · 12H2O
- Uranocircite : Ba(UO2)2(PO4)2 · 10H2O
- Uranospinite : Ca(UO2)(AsO4)2 · 10H2O
- Zeunérite : Cu(UO2)2(AsO4)2 · 12H2O
Cristallographie[modifier | modifier le code]
- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 7,06 Å, c = 20,54 Å, Z = 2; V = 1 023,79 Å3
- Densité calculée = 3,22
Propriétés chimiques[modifier | modifier le code]
Lorsqu'elle est totalement hydratée, sa formule chimique générale est :
- Cu(UO2)2(PO4)2 · 12 H2O
Par perte de 4 molécules d'eau, elle se transforme progressivement en métatorbernite :
- Cu(UO2)2(PO4)2 · 8 H2O
Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]
Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]
- Gîtologie
- Dans les granites et dépôts secondaires d’uranium.
- Minéraux associés
Gisements producteurs de spécimens remarquables[modifier | modifier le code]
En France
- Les Bois Noirs à Saint-Priest-la-Prugne Loire [4]
Ce site uranifère français qui a produit 60 000 tonnes d’uranium est maintenant épuisé.
- Mine de Margabal, Entraygues-sur-Truyère, Aveyron, Midi-Pyrénées [5]
- Carrière Le Vouedec (Ouadec), Berné, Le Faouët, Morbihan [6]
Dans le monde
- Mine de Shinkolobwe (Kasolo Mine), Katanga, république démocratique du Congo[7]
- Steinbach, Johanngeorgenstadt District, Erzgebirge, Saxe, Allemagne[8]
- Wheal Buller, Redruth, Camborne - St Day District, Cornouailles, Angleterre [9]
Exploitation des gisements[modifier | modifier le code]
- La torbernite est un minerai d’uranium.
- Dans une moindre mesure elle est très prisée par les collectionneurs en raison de ses cristaux de superbe couleur verte.
Préservation[modifier | modifier le code]
Comme beaucoup de minéraux hydratés la torbernite se transforme avec le temps en métatorbernite (pseudomorphose) en perdant quatre molécules d’eau. Il convient donc de veiller soigneusement aux conditions hygrométriques pour la conserver intacte le plus longtemps possible.
Remarque sur la radioactivité[modifier | modifier le code]
Les collectionneurs doivent être conscients du fort taux de radioactivité de ce minéral tant dans la manipulation que dans le stockage ou l’exposition[10]. Le danger majeur provient de l'inhalation du gaz radon (222Rn) qu'elle dégage en continu. Il ne faut pas la conserver dans les lieux de vie et de travail, mais la stocker dans des endroits bien ventilés et éviter de respirer le radon qu'elle produit. La confiner dans des boîtes étanches aux gaz et transparentes est une alternative également possible, mais ces boîtes devront seulement être ouvertes sous hottes correctement ventilées pour protéger l'opérateur.
Galerie[modifier | modifier le code]
France[modifier | modifier le code]
-
Metatorbernite - Mine de Margabal, Entraygues Aveyron France
-
Torbernite - Entraygues, Aveyron, France (XX1.1cm)
-
Torbernite - Loire, France (10,5 × 8,5 cm)
-
Torbernite - Le Vouedec, France (5,3 × 3 cm)
Monde[modifier | modifier le code]
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Torbernite - Shinkolobwe, Katanga,Zaïre - Musée minéralogique de Bonn (Allemagne)
-
Torbernite- Steinbach, Erzgebirge - Musée minéralogique de Bonn (Allemagne)
-
Torbernite - Wheal Buller, Redruth, Cornouailles (Angleterre) (XX3mm)
Notes et références[modifier | modifier le code]
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- The Handbook of Mineralogy John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh, and Monte C. Nichols, and published by Mineral Data Publishing Volume IV, 2000.
- « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
- P.-C. Guiollard (2002), L'uranium du Morvan et du Forez, Ed. P.-C. Guiollard, Fichous(64), 95 pp.
- Schwab, P-N. (1998): French Torbernite.[Letters]. Mineralogical Record 29: 493-494
- Roland Pierrot, Louis Chauris, Claude Laforêt, François Pillard, Inventaire minéralogique de la France n°9 - Morbihan, Éditions du BRGM, 1980, p. 46-47
- Leydet, J.C. (2006). "Shinkolobwe (République Démocratique du Congo)." Le Cahier des Micromonteurs(93): 86-88.
- Wittern: "Mineralfundorte in Deutschland", 2001
- Embrey & Symes, 1987, 47 - "Minerals of Cornwall and Devon"
- https://archive.wikiwix.com/cache/20110224031333/http://www.minerals.net/resource/property/radioact.htm.